Ma participation à la course moto enduro de la Gibraltar race ! J3 & 4

Ma participation à la course moto enduro de la Gibraltar race ! J3 & 4

#lesaventuresdemichel #coursemoto #enduro #gibraltarrace #épisode3

La Gibraltar Race est décrit comme un challenge enduro reposant sur la navigation et la régularité. Mais il y a un aspect dont j'avais sous-estimé l'importance : le défi psychologique. Garder sa lucidité après des jours d'épreuves très exigeantes et exténuantes n'est pas chose aisée. Au programme de ce troisième épisode ? Une chute décisive, un moral dans les chaussettes et une grosse remise en question. Serai-je capable de continuer la course ?

3ème jour de la Gibraltar race : la (grosse) chute de trop

Cette nuit, j'ai très mal dormi. Pourquoi ? Le simple fait d'apprendre au briefing hier, qu'il y allait avoir une grimpette bien musclée dans la journée, a suffi à me réveiller à 5h du matin pour une longue séance de gamberge. Le fond du problème ? Je me mets trop de pression. Je la gère mal... C'est difficile.

Physiquement, je démarre la journée au top, mais mentalement, je suis déjà "crispé". Je redoute cette côte, elle occupe tout mon esprit, bref je m'en fais toute une montagne... Une fois arrivé sur cette grimpette infernale, il faut bien avouer que c'est du lourd. Un savant mélange de virages en épingle, de déclivité indécente et de caillasse piégeuse. Mais je m'en sors plutôt bien ! J'atteins le dernier lacet et me gaufre. Avec le soutien d'autres concurrents, nous relevons la bécane et je repars. Rien de bien méchant finalement ! C'était pas si compliqué !

Sauf que... quelques kilomètres plus tard, je bute sur une pierre. La moto s'arrête net dans son accélération. Mon casque percute le guidon. Complètement sonné, je ne me rends pas vraiment compte de l'intensité du choc. Il a quand même été violent car mon couvre-chef s'est fendu.

Jour 3 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

Un groupe de français qui m'avait donné un coup de main précédemment s'arrête de nouveau pour me venir en aide. "Ça va ? T'es vraiment sûr que tu ne veux pas que l'on appelle les toubibs ?" Je refuse gentiment. Obstiné que je suis, je repars seul. Même si ma confiance en a fortement pris pour son grade, je ne veux pas m'imposer dans leur groupe et jouer les « boulets ».

Hagard, je sens bien que quelque chose ne va pas. Grosse perte de confiance en moi, épuisement physique et morale... Je roule doucement de peur de tomber sans avoir les moyens de relever ma bécane à cause de mon épaule en vrac. Je fais alors face à une nouvelle piste généreusement tartinée de galets. Que faire. Est-ce que je me lance en prenant le risque de me gameler tout seul ? Que nenni ! La raison l'emporte. Je décide de faire demi-tour cap sur la route la plus proche. Mais alors que je consulte ma tablette, je chute à l'arrêt.

Jour 3 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

Le souci : la piste est en dévers. Impossible de relever la T700. Pendant 30 minutes, je m'évertue à essayer de redresser cette foutue bécane en vain. 30 minutes à gamberger comme pas possible. Pourquoi je chute davantage avec la Yam qu'avec la KTM ? Le centre de gravité est-il trop haut ? Mais quelle con****rie de faire cette course avec une brêle que je ne peux pas relever ! Bref... je n'y arriverai pas seul. J'appelle les copains, mais ils sont trop loin devant. Et le pick-up Axuri Trail ? Pas de réponse. Je me résous finalement à contacter le 4x4 d'assistance sachant que ça me fout hors-jeu d'office. Et oui, cela implique de prendre toutes les pénalités de la journée. Je ne cours pas après les points, mais à ce moment, tous mes espoirs de ne pas finir dernier s'envolent. Grosse déprime...

Jour 3 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

Une heure après, l'assistance arrive. La moto est relevée. Je trace par la route pour rejoindre les potes loin devant. Rien ne va plus : je suis complètement paumé, je n'arrive plus à manipuler ma tablette, je pleure dans mon casque. Une fois aux côtés de mes camarades, il m'est impossible de leur causer sans chialer. Les nerfs lâchent. Trop de pression accumulée. Je dois être en état de choc. Arrivés à l'hôtel, la team est aux petits soins. Pierre lave la bécane, Vincent resserre les pontets, Bruno part rouler avec ma T700 pour s'assurer que rien ne cloche. Je ne peux plus la voir en peinture cette moto. C'est décidé, je la vends quand on rentre en France !

Mon état d'esprit actuel ?

Je n'ai plus aucune confiance en moi, je suis épuisé. Impossible de partir rouler seul. C'est d'autant plus frustrant que j'avais pris beaucoup de plaisir à piloter durant la journée d'hier. Et surtout c'était l'étape du Portugal, mon pays, j'avais vraiment beaucoup d'attentes sur cette journée ! L'ascenseur émotionnel est difficile à digérer. Demain, 500km au programme. Injouable. Je m'en sens incapable. La décision est prise de charger la moto sur la remorque. Je ne roulerais pas pour me reposer et décompresser. Je me questionne fortement sur la suite de l'aventure. Suis-je à même de continuer ? Si oui, comment faire ? Difficile de rouler seul en tout-terrain sans pouvoir relever sa bécane soi-même. Étant plus lent que le reste de mon équipe, je ne veux pas être le boulet qui ralentit tout le monde. En attendant, j'ai rendez-vous avec le médecin pour inspecter ma lèvre fendue, ma mâchoire douloureuse, ma tête lourde et voir si ma tension est descendue (16, c'est un peu élevé...).

4ème jour de la course moto enduro : une pause s'impose

Aujourd'hui, c'est décidé : c'est journée à pied, enfin en 4x4 (de toute façon, je me sens incapable de rouler). Le matin, j'essaie de me rendre utile. J'aide les autres concurrents comme je peux en leur montrant quelques manips sur tablettes, je leur donne aussi quelques conseils niveau navigation vu que j'ai été à bonne école. Concernant le pilotage ? Là, je n'ai rien à leur apprendre sur la technique. Arena, la concurrente/journaliste qui roule en Fantic Cabalero 500, chute à l'arrêt sur la ligne de départ. Nous redressons ses pare-mains pour qu'elle puisse repartir dans la journée.

Une fois les motards élancés, je profite de la piscine. Il fait bon, l'eau est chaude, j'essaie de voir le bon côté des choses en me disant que c'est une pause pour mieux repartir. J'embarque ensuite dans le pick-up Axuri Trail avec Julien, un autre motard de la compétition. Son souci ? Il s'est explosé la cheville le deuxième jour. Autant dire que cela fait relativiser ma situation. Cette journée aussi été l'occasion de rencontrer d'autres motards très sympas, abordant cette course de manière plus dilettante. La compétition n'est pas leur priorité. Ils profitent des itinéraires, des paysages et pas mal des restaurants aussi !

Jour 4 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

Arrivé au spot de bivouac, je monte la tente, je mets en place les "paddocks" et j'inspecte ma T700 sous toutes les coutures. Cette routine mécanique quotidienne, tous les pilotes s'y attellent. Parce qu'à force de bouffer de la caillasse, les machines souffrent. Sur ma Yamaha, les pontets se démontent, mon porte-bagage essaye de se faire la malle, les écrous se dévissent. Xavier, quant à lui, a perdu un boulon de repose-pieds. Je ne sais pas si c'est propre à cette édition de la Gibraltar race, mais les pistes sont particulièrement techniques, exigeantes voire carrément cassantes, tant pour les machines que les hommes.

Quels sont les résultats de ma team Axuri-Trail après cette journée marathon de 500km ?

Xavier réalise un excellent chrono et décroche la 3ème place de la journée. Bruno aurait pu faire aussi bien si seulement il n'avait pas reçu une pénalité pour excès de vitesse. Quant à Mickaël, ses traits tirés et son visage généreusement recouvert de crasse traduisent une journée particulièrement éprouvante même s'il garde le sourire. Enfin, Vincent continue de m'épater. Sa bécane ? Une KTM 1290 Adventure. Un monstre de 220kg qu'il manie adroitement grâce à une technique irréprochable (et son gabarit impressionnant). La bonne nouvelle ? Ils sont en train de remonter au classement. C'est génial !

Jour 4 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

Aracena, Andalousie

Mon état d'esprit en cette fin de journée ?

De mon côté, avec cette journée de repos et de prise de recul, je suis remonté à bloc ! Je suis excité de rouler demain. Avec impatience, je bichonne ma bécane, je prépare mon barda et finasse mes équipements. J'ai toutefois quelques inquiétudes... (J'espère qu'elles me laisseront dormir tranquillement). Je sais pertinemment que je n'arriverai pas à suivre le rythme de mon équipe. Il me reste donc trois options. La première consiste à me raccrocher à un autre groupe plus proche de mon niveau. La deuxième à continuer cette aventure uniquement sur route (ce qui serait dommage). La 3ème ? Continuer la course mais de manière raisonnable. Je dois m'astreindre à éviter de m'engager seul sur des pistes difficiles. Mais je me connais, un brin obstiné avec une certaine propension à la compétition, ce ne sera pas facile ! Affaire à suivre...

Jour 4 - Gibraltar race, Les aventures de Michel - Ixtem Moto

La bonne nouvelle ? J'ai repris confiance et l'envie de continuer cette course. J'ai aussi retenu plusieurs leçons : ne pas faire de course enduro avec une moto qu'on ne peut pas relever seul, je dois aussi apprendre à mieux gérer la pression et à prendre du recul. Le mental tient une place centrale dans ce type de défi d'endurance qu'est la Gibraltar race. La prochaine épreuve ? Elle se déroulera notamment dans ma tête. Il va falloir que je jongle entre obstination, raison pour me préserver et esprit de compétition. Un savant compromis difficile à jauger tellement je me suis investi dans cette course et sa préparation depuis des mois.

----> Je relève le challenge de la Gibraltar race : 1er jour, je galère comme jamais vs 2nd jour, du roulant, du plaisir et aucune chute ! (épisode 2)

Nos derniers articles

Comment faire un tour du monde à moto ?
25/04/2023

#interviewmotarde #etonvaoumaintenant #motardevoyageuse #voyagemoto

Comment faire un tour du monde à moto ?
09/02/2023

#hivernale #millevaches #équipementmotard #aventuresmichel

Comment faire un tour du monde à moto ?
02/02/2023

#aventuresmichel #hardefitour #raidenduro #tout-terrain

(0) Mon panier

Aucun produit

Continuer mes achats Voir mon panier
Choisissez votre point relais
Produit ajouté au panier !
Inscription
Hello