Ma participation à la course moto enduro de la Gibraltar race ! J1 & 2

C'est parti ! Après des mois de préparation et d’ascenseur émotionnel, j'ai enfin pu prendre le départ de la Gibraltar Race ! Mon premier constat après deux jours d'épreuves ? Je vais en ch****. Mon épaule de Schrödinger à la fois intacte et fracturée est douloureuse, les sections techniques sont très exigeantes et pour finir, nous faisons des erreurs de navigation pénalisantes. Cependant, le plaisir de rouler est bien là et la solidarité entre les 35 concurrents aussi. Je te raconte ces 2 premières journées très contrastées.

Grosse première journée, j'hésite à la qualifier de dantesque ! À l'heure où j'écris ces lignes, je suis explosé, au bout de ma vie... Soyons honnête, nous étions loin des vidéos de Laurent Cochet avec leurs belles pistes roulantes.

Départ 8h21. En fait dès le début l'aventure partait mal. Nous recevons les traces GPS seulement 15 minutes avant le départ ! Résultat je m'emmêle les pinceaux, une bévue et nous nous retrouvons sur l'autoroute... Le temps d'avoir la possibilité de faire demi-tour, nous perdons 15 minutes précieuses. C'était la panique !

Au programme ? Des grosses grimpettes, des descentes piégeuses, des chemins détrempés, beaucoup de caillasse... Une journée très technique et exténuante ! Nous atteignons un obstacle particulièrement ardu et assistons à une scène aux airs d'apocalypse. Une montée abrupte jonchée de cailloux avec des motos couchées de chaque côté. On ne se serait pas trompé de course ? Ce n'est pas la Gibraltar race mais le Hard Defi Tour !

Quid de mes camarades de jeu ? Xavier, le boss d'Axuri Trail ne peut pas finir à cause d'un cale-pied qui se dévisse et surtout d'une tablette KO. Bruno, mon binôme, lui aussi ne peut pas achever la journée pour souci d'embrayage.

Têtu comme je suis, je poursuis sans lui. Je navigue seul sur des pistes piégeuses avec mon épaule toujours en vrac. Ce n'est pas très prudent car mon obstination me met en danger. À 20h, je me résous à faire demi-tour. Il faut dire qu'avec la nuit tombante et encore 150 km de sentiers à parcourir, ça commençait à devenir mission suicide. Bref, il était temps de devenir raisonnable. Je finis la journée à 22h. Essoré.

Des chutes à déplorer ? Un nombre incalculable. Je dois une fière chandelle à Bruno qui, à chaque fois, m'a aidé à relever mon enclume motorisée. Malgré cela, mon épaule a été soumise à rude épreuve, et ce soir, elle est douloureuse. Enfin...tout mon corps est douloureux ! Clairement, si toutes les journées sont aussi intenses, cela m'étonnerait que j'arrive au terme de la course. Physiquement, je suis rincé !

Que retenir de cette première journée ? Il faut que l'on soit plus rigoureux sur la navigation. Tout le temps que l'on pense économiser en "bâclant" la préparation est perdu au centuple pendant la course en se trompant de chemin.

Cette seconde journée est beaucoup plus agréable et roulante. Le jour et la nuit comparé à l'enfer que j'ai vécu hier. Mon objectif aujourd'hui ? Compléter toutes les spéciales. Pari réussi ! Bon alors, niveau timing, c'est encore loin d'être ça. Je manque cruellement de vitesse sur les sections techniques. Inévitablement, je perds des minutes et je gagne des pénalités.

Résultat sur les 5 spéciales, il y en a seulement une pour laquelle j'arrive à finir dans les temps. Le pire ? La dernière que j'ai complètement foirée. En plus de louper un waypoint à cause de ma navigation douteuse, je file tête dans le guidon sans regarder mon chrono. Je finis avec 6 minutes d'avance. Jackpot de pénalités !

D'ailleurs, mes camarades Bruno et Xavier font eux aussi le plein de malus. Pourquoi ? Les liaisons entre les spéciales sont ponctuées de point de passages qui permettent de mesurer ta vitesse moyenne. Nous l'ignorions... Désormais, nous serons aussi vigilants là-dessus.

Quid des paysages ? Magnifiques ! Les plaines de Valladolid, la vallée du Douro, de sublimes pistes de crêtes : nous en prenons plein les yeux. Et oui, il ne faut pas oublier que nous sommes aussi là pour prendre du plaisir (pas uniquement souffrir). Moi qui connaît bien le Portugal, je découvre des petites pépites vraiment somptueuses. Les spéciales alternent entre passages roulants et sections plus techniques. Ce rythme est vraiment sympa !

Le soir, pendant que les potes boivent une bière au bord de la piscine, j'inspecte la T700. Et rapidement, je comprends d'où vient ce bruit suspect qui est apparu aujourd'hui. La coupable ? La béquille centrale, que j'ai monté spécialement pour la Gibraltar Race, et qui ne tient plus que par un boulon. J'ai un peu de chance dans mon malheur car j'aurais pu la perdre complètement... Sinon, je te rassure, la T700 fonctionne à merveille.

Fait exceptionnel aujourd'hui ? Aucune chute à déplorer. Et physiquement, ça change la vie tellement la Yamaha pèse un âne mort. À la fin de la journée, le bilan global est donc archi-positif. J'ai pris du plaisir en roulant, je me suis régalé niveau paysages, j'ai pu boire une bière avec les copains et échanger avec eux sur d'éventuels axes de progression sur mon pilotage. Et oui, vu qu'ils roulent tous plus vite que moi, je profite de leur expérience. C'est aussi un soulagement de pouvoir partager ses galères, se soutenir et entretenir la motivation des uns et des autres.

Pour l'anecdote, après seulement deux jours de course, nous ne sommes plus que 30 concurrents au lieu des 35 ayant pris le départ. J'espère que cela va s'arrêter là.

Voilà, je pense que ces deux premières journées donnent le ton général de ce challenge. À savoir ? Les spéciales sont intelligemment pensées pour alterner roulant et technique, l'aspect navigation est aussi crucial que le pilotage, et surtout : c'est une épreuve d'endurance. Hors de question de se mettre dans le rouge dès maintenant. Il faudra que j'arrive à sortir la tête du guidon, à accepter de faire demi-tour si besoin et que je m'épargne physiquement si je veux aller au bout de ce défi (en un seul morceau).

----> Je relève le challenge de la Gibraltar race : nos derniers préparatifs jusqu'au départ (épisode 1)